Collection JKC 63 Layers

Il y a deux mille ans, les forgerons de Damas, capitale de la Syrie antique, découvrirent qu’une multitude de couches de métal procurait une plus grande solidité, une flexibilité supérieure, et une meilleure résistance à la lame qu’une seule couche de même épaisseur et de même matériau. Cette découverte leur permit de créer des épées de fer que le monde entier leur envia. À travers les siècles, les secrets du pliage de l’acier et de la formation des couches se sont répandus en Europe du Nord, en Russie, puis en Chine et jusqu’au Japon. Les Japonais, passés maîtres dans l’art d’adopter des idées et de les perfectionner, se sont appropriés ce savoir-faire et l’ont élevé au-delà de tout ce qui avait été imaginé auparavant. C’est ainsi que sont apparus les légendaires sabres de samouraïs : des couches d’acier pliées et repliées sans relâche (parfois jusqu’à 2 millions de couches) jusqu’à donner naissance à un sabre source de nombreux mythes et légendes.

La technologie a rendu les sabres obsolètes, d’autant plus à l’époque actuelle. C’est pourquoi les nokaji (forgerons) ont mis leur savoir-faire au service de la création d’outils dont la demande est forte, comme les couteaux de cuisine. Tout le monde s’accorde à dire que les Japonais produisent aujourd’hui les meilleurs couteaux au monde.

Les couteaux de la collection JKC Damas 63 couches sont forgés en prenant en sandwich une couche d’acier inoxydable à haute teneur en carbone, chrome et vanadium (CCV) entre 31 couches d’inox-nickel de chaque côté. Le noyau CCV possède entre 0,8 % et 0,95 % de carbone ce qui a pour effet de rendre le fil considérablement plus résistant (longévité de 40 % à 60 % supérieure) que les meilleurs couteaux occidentaux. Les multiples couches sont tordues et comprimées plusieurs fois pendant le processus de transformation. Une fois la lame aiguisée et traitée à l’eau régale (une solution légèrement acide), de très beaux motifs ressemblant aux cernes d’un tronc d’arbre apparaissent.

La dureté de la lame obtenue après revenu est 58 - 60 HRC, ce qui lui permet d’avoir un tranchant extrêmement fin, comparable aux standards des chirurgiens. Les 31 couches d’acier doux protègent de chaque côté le noyau. L’acier CCV, intrinsèquement propice à produire des petits carbures, associé aux couches extérieures en acier doux font que ces couteaux sont parmi les plus faciles à réaffûter. De plus, les petits carbures donnent à la lame un tranchant très soyeux, rendant les textures que l’on coupe presque imperceptibles. Les clients qui les testent dans nos boutiques nous demandent souvent si les pommes de terre que nous leur fournissons ont été cuites à l’eau. On peut vous affirmer qu’elles ne le sont jamais !

La complexité de fabrication, et l’exigence de techniques manuelles connues de quelques maîtres couteliers seulement, faisaient que seules les plus riches avaient accès à ces lames soyeuses, de grande beauté et incroyablement efficaces. Au prix de recherches minutieuses, Japanese Knife Company a déniché un petit atelier dans la région de Niigata, spécialisé essentiellement dans la fabrication de couteaux personnalisés pour des chefs japonais expérimentés, et l’a chargé de produire cette collection à la portée du plus grand nombre.